Vous avez la fibre commerciale ? Vous souhaitez travailler dans le commerce ? Mais vous préférez faire un BTS plutôt qu’une école de commerce, par crainte du prix d’une école de commerce, ou de la difficulté des études ? Faisons un bilan en questions/réponses sur les écoles de commerce.
Les écoles de commerce – ESC – sont chères
Vrai
Les grandes écoles de commerce post-prépa, hormis l’INT Management qui est une école publique à seulement 1000€ par an, et l’IECS de Strasbourg, qui partage ses locaux avec l’université de Strasbourg et qui est relativement bon marché – 4500€ par an – les écoles de commerce sont très chères. A savoir : les écoles de commerce sont des instituts privés, ne recevant, au contraire des écoles d’ingénieurs ou de l’université, aucunes subventions de l’Etat. Leurs ressources proviennent des frais de scolarité, ainsi que, dans des montants variables, de ressources mises à dispositions par les chambres de commerces et d’industries, et par les entreprises dans le cadre de la taxe d’apprentissage. Ainsi, selon les ressources liés aux CCI et aux taxes d’apprentissages, les ESC sont plus ou moins chères, mais tournent généralement entre 6000 et 8000€ par an, voire 10 000€ pour les plus prestigieuses d’entre elles, notamment l’EDHEC ou l’ESSEC. Relativisons ce coût, quand on sait qu’un étudiant d’ESC coûte entre 12 000 et 25 000€ par an, et que seuls 6000 à 8000€ sont payés par les élèves. Et surtout par le fait qu’un étudiant diplômé gagne en moyenne entre 28 000 et 45 000€ bruts par an selon les écoles. Sa formation de 3 ans lui aura donc coûté 5 à 10 mois de son salaire brut, pour ensuite gagner un salaire confortable.
Les écoles de commerce sont réservées à l’élite.
Vrai et faux
En ESC, il y a une proportion bien supérieure d’enfants de cadres, de professions supérieurs ou libérales, ou de professeurs que dans la population moyenne. Je crois que les fils de cadres représentent 50% des effectifs, alors que les cadres ne représentent que 11% de la population active.
En même temps, ceci relève plus du préjugé des gens modestes concernant les écoles de commerce et s’autocensurant que d’un réel élitisme de celles-ci. Peut-être que certaines écoles de commerce parisiennes demeurent des fiefs des élites, mais dans nombre d’ESC de province, tout le monde peut être admis en ESC, quelles que soient ses ressources.
Ainsi, à l’ESC Dijon, où j’étudie, 10 bourses réservées aux plus démunis permettent aux élèves les plus en difficultés d’être exonérés de frais de scolarité. Pour les autres, des emprunts d’étudiants à bon taux peuvent être effectués – les taux d’intérêts avoisinent les 2% par an, contre 4% au minimum pour les emprunts destinés au grand public – avec différé pour le remboursement, pour ne rembourser que lorsque vous toucherez un salaire.
Vous pouvez aussi effectuer un job en parallèle pour financer une partie de vos études. Les solutions sont nombreuses, et n’hésitez pas à consulter la rubrique « Dénichez un bon job » si vous n’avez pas trop d’idées de job.
Enfin, de nombreuses écoles proposent l’alternance dès la deuxième année. Cette formule consiste à alterner les phases en école de commerce – peu nombreuses – aux phases de travail en entreprise – plus nombreuses – moyennant une exonération totale des droits de scolarité – pris en charge par l’entreprise – ainsi qu’une rémunération de 61 à 78% du SMIC au minimum selon si l’étudiant est en deuxième ou troisième année. Ainsi, plutôt que de payer 20 000 euros les 3 ans d’école de commerce, vous pourrez ramener ce coût entre 7000 et 10 000 euros grâce à l’alternance.
Les écoles de commerce sont totalement au service de l’entreprise, et prônent un enseignement de droite et ultra capitaliste
Vrai et Faux
La formation en école de commerce s’articule généralement autour d’une dimension professionnelle, à savoir la négociation en entreprise, l’entrepreneuriat, la finance, le marketing, … Mais, outre ces matières traditionnelles, les écoles de commerce proposent de plus en plus de modules annexes, tels le management culturel, le développement durable, ou encore des cours de sport, d’arts, de la psychologie comme à l’ESC Dijon, qui permettent d’élargir l’esprit et de ne pas avoir qu’une vision professionnelle du monde en école de commerce. Enfin, avec les associations, ou encore les incitations à faire des programmes sociaux – par exemple 48 heures au service de la société à l’ESC Dijon lors de bénévolat – les écoles de commerce, même si elles restent plutôt à droite et au service de l’entreprise, comprennent les enjeux du monde contemporain, et ne doivent pas être considérées comme une antichambre du Médef.
Les écoles de commerce sont professionalisantes
Vrai et Faux
La réponse exacte serait plutôt : tout dépend de vous. En effet, les écoles de commerce, au contraire du lycée par exemple, ne doivent pas être considérées comme linéaires, où il suffit de suivre les cours pour réussir. Considérez plutôt une école de commerce comme une institution qui vous fournit des ressources. Après, si vous les exploitez, l’ESC vous sera utile, le cas échéant, non. Ainsi, si vous suivez approximativement les cours, que vous n’avez aucune vie en ESC, en associatif ou lors de soirées, que vous faites des stages photocopies, et que vous choisissez un plan miteux pour partir à l’étranger, alors il est clair que vous aurez perdu temps et argent. Mais si vous vous investissez, que vous avez profitez des écoles de commerce, des intervenants venant aux conférences ou proposer des stages pour nouer un réseau de relations, que vous effectuez des stages dans une démarche cohérente en fonction de votre projet professionnel, et que vous choisissez un stage dans une bonne université partenaire, en fonction de vos envies et de votre projet professionnel, alors la, l’ESC vous aura été utile.
On y paie son diplôme
Vrai et Faux
Allons droit au but : si pour intégrer une école de commerce, il vous faudra beaucoup travailler pour préparer les concours, une fois en école de commerce, il faut vraiment le vouloir pour redoubler ou rater des modules. En effet, des systèmes sophistiqués sont créés pour remonter les notes : notation large, Q.C.M à 2 ou 3 choix possible permettant d’avoir au minimum 7 ou 10/20 même en répondant au hasard, notes d’oral, qui vous donneront de bons résultats et remontera votre note de partiel.
Ainsi, imaginons une ESC où, pour avoir son semestre validé, il suffit d’avoir 10 de moyenne, et au moins 8 par matière. Dans certaines matières où vous excellez, vous pourrez aisément atteindre 15 ou 16/20. Dans d’autres où vous peinez, même si vous ne connaissez presque rien, vous aurez rarement en dessous de 4/20, note qui sera facilement remontée à 8 grâce aux Q.C.M faciles et oraux sur-notés qui comptent autant dans la moyenne que le partiel. D’une certaine façon, on paie son diplôme, puisque grosso modo, tout le monde passe d’une année sur l’autre.
D’un autre côté, comme je vous le disais à la question précédente, on ne retire d’une école de commerce qu’à la hauteur de ce qu’on y apporte. Ainsi, si tout le monde aura son diplôme, reste à savoir quel diplôme : si vous désirez faire un master spécialisé, un double diplôme, avoir une expertise comptable, …, vous devrez travailler car les places y sont limitées.
Les ESC c’est les vacances après 2 ans de bagne de prépa
Vrai et faux
Comparé aux classes prépas, et ses semaines de 45 à 70 heures par semaine, il est certain que les écoles de commerce font figure de lieux de villégiature. On y a généralement peu de cours – 15 à 25 heures par semaine – et si l’on se contente de travailler un minimum mais sans plus, on dépassera rarement les 30 heures par semaine. Si on travaille pas toujours beaucoup en ESC, et qu’on y apprend pas toujours grand-chose, l’école de commerce permet d’acquérir une expérience professionnelle grâce aux stages, aux projets de groupe, notions au moins aussi importantes que les cours à proprement parler. Et l’ESC, cela prend tout de même beaucoup de temps et nécessite un fort investissement, notamment pour toutes les activités annexes liées à l’ESC : associations, travaux de groupe, petits jobs, soirées étudiantes, stages, boulot perso, + cours… Pour faire simple, l’école de commerce n’est pas un lieu de farniente, mais n’est pas non plus un endroit où on y travaille comme des forçats.